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Créer : La pratique d’un art comme thérapie primordiale

Créer : La  pratique d’un art comme thérapie primordiale.

L’Art-thérapie avec l’écriture.


Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins
Élévation
Charles Baudelaire


Quitter l’aveuglement du détail, pour l’éblouissement du global. Quitter notre monde enfermant et libérer notre souffrance dans un récit bougeant les lignes de nos maux en traduisant l’émotion — joie, peine, peur — en mots peut devenir notre ex-voto. Donner forme à sa tragédie rugissante, avec le fouet créatif, la maîtrise, la tient à distance, permet le contrôle, lime les crocs.

 

Pour simplifier le fonctionnement complexe du cerveau où toutes les zones s’interconnectent, David Eaglemant dans « Incognito les vies secrètes du cerveau » propose de regarder les deux hémisphères comme un système bipartite dominant : raison (cortex) et émotion (cerveau limbique), une équipe de rivaux fonctionnant à coups de conflits, résolvant les problèmes en se répartissant les tâches, mais ayant pour même objectif le bien commun, dont le parlement se situerait dans le cortex insulaire ou insula, espèce de zone de jonction où siège l’empathie.

 

La flexibilité reste la caractéristique la plus impressionnante du cerveau. L’intelligence humaine est éminemment flexible, c’est-à-dire capable de réorganiser ses circuits neuronaux pour réaliser les tâches qui se présentent et rendant les différentes régions du cerveau capables de tirer des leçons de leurs interactions.

 

Ainsi, la pratique d’une technique modifie notre cerveau pour le rendre plus apte à cette technique. On parle aussi de plasticité cérébrale. Si vous sculptez (coordination des gestes, le rythme des coups, la musique de la matière), vous devenez sculpteur. Votre cerveau s’affine, les cellules nerveuses augmentent, leurs interactions grandissent, votre mémoire de travail se développe, votre coordination gagne en précision.

 

Tout cela échappe à notre conscience, tout comme notre mémoire et notre savoir implicite, tout comme nos systèmes émotionnels très anciens (peur, colère), partagés entre ceux de notre espèce et certains animaux (mammifères : niveau de l’attachement primaire avec les réflexes de protection, de nidation, de maternage). Ce qui n’est pas le cas du système rationnel (le lobe frontal) dont le développement est plus récent.

 

Les Grecs de l’antiquité rendaient compte de cette sagesse en représentant chaque individu comme le conducteur d’un char tracté par deux chevaux fougueux, le cheval blanc de la raison et le cheval noir de la passion, chacun tirant dans une direction opposée. La tâche du conducteur consistant à tenir fermement les rênes et à contrôler les montures pour avancer droit devant lui.

 

Le cerveau contient des centaines de milliards de cellules nerveuses appelées « neurones ». Ceux-ci communiquent entre eux grâce à des signaux électriques ou influx nerveux. Plus ils seront importants, plus le neurone va produire de substances chimiques.

 

Ces substances, appelées neurotransmetteurs, vont activer ou inhiber un autre neurone, permettant à l’influx nerveux de poursuivre son chemin.

 

Il existe des neurotransmetteurs excitateurs, comme le glutamate (il transmet constamment des signaux de communication entre les cellules nerveuses et contribue à réguler la libération de dopamine dans le noyau accumbens, l’une des structures cérébrales du système de récompense.), ou inhibiteurs, comme la GABA (il diminue l’activité nerveuse des neurones sur lesquels il se fixe) qui à un effet apaisant. Ce neurotransmetteur inhibiteur ralentit le rythme cardiaque et favorise l’endormissement ainsi qu’un meilleur niveau de sommeil et aurait aussi un rôle dans la concentration.

 

Certains neurotransmetteurs sont très connus, comme la dopamine qui donne le goût de vivre, l’élan vital (elle joue un rôle dans le contrôle moteur, l’attention, le sommeil, la mémoire, la cognition, le plaisir et la motivation), essentielle au contrôle du mouvement. Mais aussi la sérotonine aux vertus antidépressives. L’effet de la sérotonine sur les émotions est indiscutable et s’explique par la présence de ses récepteurs dans le système limbique (le cerveau émotionnel) de manière générale et l’amygdale en particulier, structures cérébrales très impliquées dans la réponse à la peur et à l’anxiété.

 

Notre cerveau est d’une grande complexité. Comme un ordinateur qui serait composé de millions de composants logiciels, qu’on a répartis selon leur rôle principal. La production d’une pensée qui nous permet d’interagir et de prendre une décision traverse tout un chemin, des sens à la production de l’idée.

 

L’image de l’iceberg reste de nos jours parlante avec sa partie émergée (notre conscience) et où environ 92 % du volume est situé sous la surface de l’eau. Notre perception du monde extérieur et intérieur est donc générée par des zones du cerveau auxquelles nous n’avons pas accès.

 

« Or, une œuvre d’art s’adresse aux deux facultés de notre cerveau », explique Pierre Lemarquis, neurologue et auteur de L’Art qui guérit. « Elle le sculpte en lui faisant découvrir ce qu’il ne connaît pas. Elle le caresse en lui procurant plaisir et récompense. Ce phénomène a beaucoup été étudié en musique, et nous avons démontré qu’il opère également dans le champ des arts visuels. » L’une des expériences menées pour ce faire a consisté à quantifier et à mesurer les réactions d’un visiteur de musée – son rythme cardiaque, sa sudation –, face à une œuvre qu’il observe.

 

Si elle lui plaît, son stress diminue, car sa production de cortisol (l’hormone utilisée pour se réveiller le matin et se mettre en action) ralentit. Le cœur bat moins vite, le corps se détend. Plus encore, les endorphines (qui procurent l’impression de bien-être, qui nous bercent et soulagent nos douleurs comme le font la morphine ou l’adrénaline), et l’ocytocine (hormone de l’attachement et de l’amour) – à propos de laquelle il a été démontré qu’elle peut être produite lors d’une écoute musicale – pourraient, par extension, faire partie de l’arsenal chimique qui se déploie en nous face à une œuvre d’art.

 

Ces découvertes ont trouvé diverses applications. Outre la prescription de visites au musée – ce qui est pratiqué, par exemple, par certains médecins de l’Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, qui peuvent prescrire, par ordonnance muséale, une visite au château de Compiègne, dans l’Oise –, nombre d’initiatives en France ont déjà porté leurs fruits.

 

Au service de médecine interne de l’hôpital Lyon-Sud, il est proposé aux patients qui le souhaitent de choisir une œuvre à accrocher dans leur chambre.

« De la même manière qu’un livre peut faire autant de bien qu’un antidépresseur, une œuvre à laquelle on peut se raccrocher en période de souffrance apporte l’équilibre nécessaire à une guérison. À leur sortie de l’hôpital, les patients ont changé de rapport à l’art », insiste Pierre Lemarquis.

 

Pour Thierry Lodé, chercheur en écoéthologie, plaisir et beauté sont associés dans notre cerveau depuis les premiers vertébrés. Pourquoi un tel succès de longévité ? Le cerveau a pour objectif de nous maintenir en vie et de nous donner envie de vivre. Or, la beauté, qui engendre le plaisir et la connaissance, répond à ces deux objectifs complémentaires. Mais ce n’est pas tout ! D’après le neurobiologiste anglais Semir Zeki, la beauté offrirait un autre avantage évolutif à l’Homme, celui du lien et de l’ouverture à l’autre et au monde. Et pour les animaux sociables que nous sommes, ce n’est pas rien.

 

Serait-ce grâce à l’effet de l’art sur l’homme que la beauté existe ? Platon, transporté par la sensation du beau, disait-il autre chose ?

 

Cette « empathie esthétique » face à l’art, que l’on éprouve devant une œuvre, quel que soit sa culture ou son niveau, fait que l’art parle à tous ; que cette perception soit sensible, chimique ou cognitive, il se ressent et se vit. Des interactions, comme avec une personne humaine, sont possibles en nous projetant par mimétisme par exemple. Devant une œuvre figurative, notre cerveau active une zone en avant de celles dédiées à la vision, normalement utilisée dans les interactions avec une entité biologique. Le gyrus fusiforme impliqué dans la perception des visages (désigne le processus cognitif par lequel le cerveau analyse une image pour y détecter et identifier un visage). Ainsi notre cerveau nous donne l’impression d’être devant une personne biologique. Si ce que l’on voit nous plaît, nous pouvons grâce à un circuit connecté aux émotions et au système du plaisir finir par le ressentir. Notre mémoire visuelle est forte et se renforce si chargée émotionnellement.

 

À l’inverse devant un tableau abstrait, le lobe frontal refera mentalement les gestes du peintre grâce aux neurones « miroirs » qui traduisent les gestes entrevus et permet l’apprentissage, et qui nous ferons nous adapter à l’œuvre.

 

Quelque part, nous changeons, en modifiant nos connexions cérébrales, nos sécrétions chimiques et en élargissant notre vision du monde.

 

Pensons à l’effet placebo qui témoigne de la puissance de l’esprit sur le corps et que ne négligeait pas Jean-Martin Charcot, l’inventeur de la neurologie. De l’espoir sur notre métabolisme, et sur notre état d’esprit. Réfléchissons aux pathologies psychosomatiques. À ce fait connu que décrire une souffrance, quel que soit votre moyen d’expression va permettre de mieux la cerner, lui imposer des limites et que la nommer aidera à l’atténuer. Que garder un secret en soi par culpabilité ou par honte influe sur la santé, comme l’expliquent le psychologue Pennebaker et ses collègues qui ont étudié ce qui se passe pour les victimes de viol ou d’inceste. Conclusion de Pennebaker : « L’acte qui consiste à ne pas parler de l’événement, à ne pas le confier à son entourage peut être plus destructeur que l’événement vécu. » Avec son équipe, il a aussi découvert que lorsque les sujets confient leurs secrets les plus profonds à quelqu’un, ou les couchent sur le papier, leur santé s’améliore, le nombre de leurs visites chez le médecin diminue et leurs niveaux d’hormones du stress connaissent une baisse clairement mesurable.

 

Car si l’on sait depuis longtemps que les arts enrichissent notre vie, on ignore qu’ils peuvent aussi jouer un rôle important dans notre santé. Ces dernières années, de plus en plus d’études suggèrent que les interventions fondées sur les arts peuvent aider à lutter contre les maladies non transmissibles, des maladies cardiovasculaires au cancer. Un nouveau rapport de l’OMS/Europe, en 2022, qui s’appuie sur la conférence « Apprendre des arts » organisée à Budapest (Hongrie), explique comment l’on peut intégrer les activités artistiques dans les systèmes de santé en vue de compléter le traitement et la prévention des maladies non transmissibles.

 

Ce rapport complète les conclusions de celui de 2019 du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, qui après l’analyse des éléments de preuves tirés de plus de 900 publications du monde entier (musique, art de la scène, visuel, et de la littérature…), concluait que l’art peut être bénéfique pour la santé, tant physique que mentale.

 

« Nous constatons un changement d’attitude dans le monde médical. Il y a quelques années, le débat portait essentiellement sur la nécessité de disposer de plus d’éléments de preuve. Aujourd’hui, on reconnaît que les arts améliorent réellement la santé et le bien-être », a déclaré Nils Fietje, responsable technique au sein de l’Unité des connaissances comportementales et culturelles de l’OMS/Europe.

 

Lors de la conférence de Budapest qui s’est tenue en décembre 2022, Christopher Bailey, responsable des arts et de la santé à l’OMS, rappelait : « Les arts n’ont pas pour but de guérir – ils ne guérissent pas le cancer », avait-il poursuivi. « Mais les arts peuvent soigner. C’est différent. Ils créent ce sentiment de signification personnelle profonde qui embellit votre vie, quelles que soient les circonstances. »

 

Dessin enfant 2

Interroger l’artiste en soi, avec l’art-thérapie et sa pratique artistique, aide à se connaître, façonne notre identité. Loin d’être négligeable, dans un monde où les écrans, au lieu d’être une fenêtre sur le monde, sont un écran empêchant de nous voir. Qui est-on vraiment ? Dans ce monde qui veut éteindre l’esprit avec son prêt-à-penser, comme il a délavé notre style avec son prêt-à-porter.

Les bienfaits de l’art-thérapie peuvent se résumer en 4 points :

  1. L’art-thérapie aide à diminuer l’anxiété en étant dans le présent créatif et facilite la concentration ;
  2. L’art-thérapie favorise la communication et développe le potentiel artistique, permettant d’accéder à une confiance en soi accrue ;
  3. L’art-thérapie permet de travailler sur les conflits émotionnels, de leur révélation à leur gestion ;
  4. L’art-thérapie est parfaitement adaptée à la prise en charge des troubles de stress post-traumatiques.

L’art-thérapie est une discipline qui se situe au croisement de la science et de l’art, dans le champ d’application de la psychologie et de la psychothérapie.

L’objectif de cet art-thérapie est d’utiliser l’art comme médium pour aider le patient à effectuer une transformation, un changement.

L’objectif d’une séance d’art-thérapie est d’utiliser l’activité artistique pour réorganiser le processus naturel d’expression. Cette thérapie peut aider à la résolution de nombreux cas de démences, mais aussi de stress ou d’anxiété.

Pour l’art-thérapie, le processus de création est un moyen d’expression. C’est un moyen de communication symbolique, l’art étant une œuvre de l’esprit. Le patient n’est pas un artiste, puisqu’il s’agit justement de faire émerger la personnalité artistique qu’il a en lui afin d’aboutir à un changement ou une meilleure connaissance de lui-même.

En effet, à chaque étape de son œuvre, l’artiste effectue de nombreuses opérations, notamment celle de choisir à chaque fois parmi une multitude de voies une option, avant d’arriver à son œuvre finale. Il va modifier sa circuiterie cérébrale en pensant à ses personnages en vivant leurs émotions en réfléchissant aux conséquences des actions, en les laissant vivre dans sa tête.

Écrire, ce n’est pas parler !

Par les images et les métaphores, l’écriture est un art. Le geste artistique est dans l’attention nécessaire pour créer l’émotion que nécessite l’histoire, dans le choix des mots, que l’on parle de poésie ou d’expression ordinaire.

L’écriture est idéalement utilisée dans un souci d’introspection, de recherche d’une meilleure connaissance de soi, d’expression de son inconscient et de ses émotions. En mettant ses idées sur une feuille, on les projette. Et c’est ce qui permet parfois de se rendre compte de ce que l’on ressent.

L’écriture est une thérapie à part entière, elle fait d’ailleurs souvent l’objet de thérapies de groupe, car elle est un excellent vecteur social ! C’est avant toute chose un processus relaxant, et un moyen de révéler des émotions enfouies.

Des exercices se focalisant plutôt sur l’aspect poétique de l’écriture joueront sur l’expression de l’inconscient. L’écriture d’un journal travaillera plus directement sur l’expression des émotions, mais toujours en proposant au patient une prise de conscience, par le biais d’une projection.

En art-thérapie, le cadre n’est pas celui d’un cours, et les consignes n’auront jamais pour objectif d’écrire un beau texte.

« La créativité, écrit Marie-Estelle Dupont dans “Être parents an temps de crise”, est une manière d’être au monde (et non nécessairement une production d’œuvre artistique. […] Il est urgent de restaurer la possibilité d’imaginer et de nourrir le cœur de l’intelligence de l’enfant. Musique, activité artistique, prière, méditation. Restaurer des rythmes cérébraux et une connexion à ce qui est, pour les sortir du piège matérialiste qui les vide et les coupe d’eux-mêmes [..] Les suicides et les dépressions en nombre expriment la perte de la possibilité d’une vie créative […] un adolescent qui s’ennuie et se sent vide est souvent tenté par les conduites à risque, d’automutilation ; pour restaurer le sentiment d’être vivant et d’avoir des limites. »

Il faut pouvoir jouer avec la poétique, les sonorités, les rythmes, et se laisser aller à écrire librement. Nul besoin, de la même façon, de lire ou d’évaluer les textes produits.

Dans Jeu et réalité, D. W. Winnicott dit : « C’est en jouant que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité tout entière. C’est seulement en étant créatif que l’individu découvre le soi. […] que la vie est réelle et riche en signification. » Et l’écriture est ludique, car elle est l’art du « je », c’est l’art avec un grand A de raconter des histoires. Même si « L’écriture est une activité engageante et fortement coûteuse en ressources attentionnelles [Kellogg, 1996]. Comme telle, elle peut transformer l’état émotionnel des rédacteurs ».

L’écriture, souvent chronophage
L’on peut avoir peur du naufrage,
Mais on apprend à tous les âges,
Le temps souvent maître de l’ouvrage.

Créer, non regarder des séries, une chance
Car le « génie est une longue patience »
Dans l’œuvre Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo, nous lisons :
« — Je pense à une chose d’abord, c’est à la somme énorme d’intelligence qu’il vous a fallu dépenser pour arriver au but où vous êtes parvenu ; qu’eussiez-vous donc fait libre ?
— Rien, peut-être : ce trop-plein de mon cerveau se fût évaporé en futilités. Il faut le malheur pour creuser certaines mines mystérieuses cachées dans l’intelligence humaine ; il faut la pression pour faire éclater la poudre. La captivité a réuni sur un seul point toutes mes facultés flottantes çà et là ; elles se sont heurtées dans un espace étroit ; et, vous le savez, du choc des nuages résulte l’électricité, de l’électricité l’éclair, de l’éclair la lumière. »

Il est grand temps de s’y mettre maintenant. Allez Créez !

Une étude dans Nature Medecine confirme que le cerveau humain développe des neurones (neurogenèse) jusqu’à l’âge de 90 ans. Cette étude est le fruit de sept années de recherche. Elle va à l’encontre d’un dogme très fort selon lequel nous aurions à la naissance un stock de neurones, qui diminuerait au fil des jours. Il nous vient du père de tous les neuroscientifiques, le Prix Nobel Santiago Ramon y Cajal.

 

 

Exemples d’activités avec l’écriture thérapeutiques.

 

Le journal de ma vie.


Le but est d’écrire le journal de ses peines et de ses joies, de préférence en lien avec les problèmes rencontrés par le patient.
La consigne est d’écrire, par exemple, chaque jour, ce que l’on a fait de bien dans une journée, ou ce qui nous a déplu, pendant un minimum d’une demi-heure, et ce, pendant 1 semaine. Lors de la séance, proposez une première fois à votre patient de rédiger son journal. Il peut ensuite, selon ce qu’il préfère, continuer à le rédiger chez lui, ou le faire lors de chacune de vos séances. L’essentiel est de conserver une certaine régularité. Le patient doit partager avec vous [même s’il a le droit de décider de le garder pour lui] ce qu’il a écrit et ainsi être la base d’un échange où l’on travaille sur la perception que le patient a de ce qu’il a écrit et de ce qu’il ressent à présent.

 

La lettre fictive


Durée : 60 minutes ou 1 séance.
Objectif : Travailler sur la perte, le deuil, la nostalgie, ou des sentiments envahissants : gratitude, culpabilité, regret.

  1. Discutez avec votre patient de la personne à qui il aimerait pouvoir parler : ce peut être un proche disparu, une personne qu’il n’a jamais revue, et même qu’il n’a jamais connue ou qui n’existe pas. Il faut trouver quelqu’un d’emblématique. Cette personne peut aussi être quelqu’un qu’il admire ou qu’il apprécie.
  2. Proposez-lui ensuite d’écrire librement et longuement une lettre à cette personne, sans aucune barrière, sans être soumis à un quelconque jugement.
  3. Une fois la lettre rédigée, discutez ensemble des émotions que la rédaction de cette lettre a provoquées chez le patient : l’important ici n’est pas le contenu, mais le ressenti.
  4. À la fin de la séance, le patient peut glisser la lettre dans une enveloppe qu’il scellera. Il peut ensuite la conserver, ou la jeter.

 

L’écriture pour écouter son cœur et contrer le stress.

Durée : 60 minutes.
Objectif : Écouter son corps et son esprit, comprendre ses émotions et ses ressentis.

  1. Commencez la séance par une méditation ou un moment de relaxation. Le patient doit être le plus relaxé et apaisé que possible. Vous pouvez aussi mettre de la musique.
  2. Le patient doit ensuite, en silence, se concentrer en fermant les yeux. Demandez-lui de visualiser son cœur et de ne penser à rien d’autre. Que voit-il ? Quelles couleurs ? Quelles formes ?
  3. Demandez-lui ensuite d’écrire sur une feuille blanche la phrase « Mon cœur dit que… » et de penser à ce qu’il voyait lorsque ses yeux étaient fermés.
  4. Ensuite, pendant les trente dernières minutes de l’atelier, le patient devra s’atteler à compléter la phrase « Mon cœur me dit que… » par les propositions qui lui viennent naturellement.

 

Avec ces pratiques, l’écriture devient un pont entre l’intérieur et l’extérieur, entre le soi et l’autre, offrant un espace de réflexion, de guérison, et d’expression personnelle profonde.

Par Olivier Lusetti 

 

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Pour mieux comprendre le C.A.S : https://youtu.be/FdQBXaAxKhs?si=xcsnafLFaY5FdNFU

Ce qu’est l’écriture expressive : https://youtu.be/YTEb_Qnpzos?si=wCpCy1t4_hF-k476

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